Le château le plus hanté de France

L’histoire du Château de Fougeret

Le Château de Fougeret, situé à Queaux dans la Vienne, est un édifice remarquable dont l'histoire s'étend sur plusieurs siècles. Situé en haut d’une falaise de 38 mètres, il domine ainsi la Vallée de la Vienne.

Sa fondation remonte au Moyen Âge, bien que les structures actuelles aient été largement modifiées au fil des siècles, reflétant les goûts et les influences architecturales des différentes périodes. Ce château féodal de 1 500 m² au style néogothique, est inscrit aux monuments historiques. Son passé regorge d’histoires, mais il est principalement connu pour avoir été, une forte place défensive durant la guerre de Cent Ans. Origines médiévales, histoire ancienne et personnages notables.

Les origines du Château de Fougeret semblent remonter au XIVe siècle. À cette époque, les seigneuries jouaient un rôle central dans l'organisation féodale, et il est probable que le château servait à la fois de résidence fortifiée et de point de contrôle sur la région environnante. Le lieu est donc mentionné dès 1337. Il tiendrait son nom d'une famille noble, Fougères ou Fougeré.

La construction en haut d'une falaise dominant la Vienne d'une place forte, au début de la guerre de Cent Ans, donne au lieu une fonction défensive. La construction du château actuel remonte au XVe siècle. La famille FROTIER l'aurait construit. Il s'agit initialement d'un château « champêtre », à vocation féodale, sans grande prétention architecturale.

Un des premiers propriétaires du fief de Fougeré, serait Jean FROTIER, chevalier qui défendit la forteresse contre les Anglais. Puis, un de ses descendants Floridas FROTIER, dit « faible d’esprit », hérite de Fougeret, mais a été spolié de ses droits tout au long de sa vie. Il serait décédé après avoir été poussé dans les escaliers de la crypte.

Les TAVEAU étaient des seigneurs influents dans la région, détenant des titres et des droits féodaux qui leur permettaient de maintenir une position privilégiée. Louis TAVEAU est également connu pour avoir mené une vie marquée par de nombreux litiges. Il aurait été impliqué dans 28 procès en 27 ans, ce qui témoigne d'une gestion compliquée de ses affaires. Sa réputation est ternie lorsqu'il est accusé d'avoir assassiné un huissier, ce qui reflète une époque où les tensions sociales et juridiques pouvaient prendre des tournures dramatiques.

Fougeret fut, sous l'Ancien Régime, un lieu de haute justice.

À la Révolution, le château est récupéré par Louis-François Bonaventure BRUN-PRELONG, maire de la commune, qui y établit sa résidence. Son mariage avec Anne Marie “Marguerite” TAVEAU de FOUGERAY renforça sa position sociale, même si leur union n'eut pas d'héritiers directs. Il devient propriétaire du Château de Fougeret, qu'il acquiert après le décès de sa femme en 1803. En janvier 1806, il épouse Adélaïde RIGAULT. Le couple s’installe au Château de Fougeret, une propriété qui deviendra un élément central de la vie d’Adélaïde. Cependant, en 1813, Adélaïde devient veuve à l'âge de 28 ans.

Les enfants de cette dernière vendent Fougeret à la famille ROBIN-MEDARD. Sous le Second Empire, une campagne de restauration menée par ses propriétaires, la famille ROBIN-MEDARD, lui donne son aspect actuel. Louis Ernest ROBIN-MEDARD, négociant en vins à Niort et administrateur de la Banque de France acquiert le château vers 1872. Félix ROBIN-MEDARD, son fils devient propriétaire du château à la mort de son père en 1889. Ce dernier est très cultivé et élégant, titulaire d’une licence en droit. Il a été soldat et a repris l'entreprise familiale de spiritueux. Il est retrouvé décédé dans le bureau du 1er étage, au château, en décembre 1898, vers 4h du matin. Il était alors âgé de 39 ans.

Dans le premier tiers du XXe siècle, le château de Fougeret devient, sous l'impulsion de son propriétaire Paul ROBAIN, ami de Charles MAURRAS et sympathisant de l'Action française, un lieu important de rencontres et de fêtes pour les milieux de la haute bourgeoisie et de l'aristocratie, notamment dans les cercles catholiques et royalistes.

Alice ROBAIN, sa fille naît en 1902. Ses parents lui offrent une éducation enracinée dans la foi catholique et les valeurs traditionnelles. Alice grandit à Poitiers aux côtés de ses deux frères et sœurs, dans un contexte politique tendu entre monarchistes et républicains. À 21 ans, en 1923, elle se fiance à Fernand Marie “Arthur” de FRANCE, un ingénieur issu de la noblesse. Leur mariage, célébré en grande pompe le 7 juillet 1924 à Queaux, est soutenu par des figures influentes des milieux monarchistes comme Charles MAURRAS.

Mais le bonheur du couple est de courte durée. En novembre 1924, enceinte de quelques mois, Alice succombe à une maladie des reins à l'âge de 22 ans. Sa mort, survenue à Maubeuge, plonge sa famille dans le deuil. Son corps fut rapatrié à Queaux et veillé dans sa chambre à Fougeret, rebaptisée « chambre d’Alice ». On y perçoit parfois une odeur d’encens. Alice est inhumée à Queaux, où sa courte vie et son décès tragique laissent une empreinte durable sur sa famille et les cercles monarchistes de l'époque.

Durant les années 1920 et 1930, Maurice PATRIS est un entrepreneur respecté, propriétaire d'une entreprise de serrurerie et de mécanique à Bouresse. Il fait l'acquisition du Château de Fougeret à Queaux entre 1931 et 1936. Mais, après la Seconde Guerre mondiale, le chateau, propriété de la famille PATRIS, est peu à peu abandonné.

Après avoir changé plusieurs fois de propriétaires, Fougeret est acheté en 1963 par Yves Jacques PERRINEAU, un homme d’affaires originaire de La Rochelle.

Laissé à l’abandon pendant une cinquantaine d’année, c’est en 2009, que la famille GEFFROY devient propriétaire du château. A partir de 2010, le château commence à être connu pour sa préservation patrimoniale et pour les événements privés qu'il accueille. Comme beaucoup de châteaux français, Fougeret a probablement été partiellement détruit et reconstruit à plusieurs reprises en fonction des événements historiques locaux, comme les guerres et les révoltes féodales.

Le Château de Fougeret aujourd'hui : un lieu hanté. Dans les dernières décennies, le Château de Fougeret est devenu célèbre non seulement pour son histoire, mais aussi pour sa réputation de lieu hanté. Cette dimension mystique a été popularisée au début des années 2010. Des propriétaires actuels encouragent cette réputation en organisant des visites et des séjours à thème. De nombreux témoignages font état de phénomènes paranormaux et d'expériences étranges. Le château est ainsi devenu une destination prisée pour les amateurs de mystères et d’événements paranormaux.

La « chambre de l’huissier » fut le cadre, au XVIIIe siècle, du meurtre à coups de hache d’un officier de justice qui venait réclamer une dette à Louis TAVEAU, alors résident de Fougeret. Liées par le sang, les âmes du meurtrier et de la victime hantent désormais le lieu du crime. Ils sont accompagnés d’une malheureuse fillette morte noyée.

Dans la pièce dite « de la grand-mère », une vieille dame dépose parfois un baiser sur le front des dormeurs, ou une caresse dans les cheveux. Un lieu d’histoire et de mystère Aujourd'hui, le Château de Fougeret est un témoin vivant de l'histoire locale et attire autant les passionnés d'histoire que ceux à la recherche d'expériences insolites. Son mélange d’architecture médiévale, de transformation moderne, et de légendes en fait un lieu unique en son genre dans la région de la Vienne

Cattherine Vivier